Les axes développés

Dans le cadre de la carte blanche pour l’histoire de l’art en région, le C.A.C. développe quatre axes de recherche.


La visibilité des collections privées

Les expositions visant à promouvoir les collections privées d’art contemporain semblent s’être multipliées ces dernières années. Pourtant, aucune étude n’a permis de rendre compte d’une mutation globale. Dans quelle mesure ces collections sont-elles visibles dans les institutions culturelles ? Peut-on discerner une évolution de leur monstration ? Cette recherche se concentrera sur les expositions organisées à partir des années 1960 ayant rendu visibles des collections privées (un ou plusieurs collectionneurs) sur l’ensemble du territoire français. A partir d’un défrichage systématique des programmations artistiques des musées, FRAC, centres et lieux d’art ainsi que de la presse grâce à la base de données Agorha, ce recensement a pour but de faire émerger les enjeux que sous-tendent ces expositions, aussi bien des points de vue artistique, économique, éthique que sociologique. Notre étude a pour objectif d’observer une évolution chronologique et thématique, en distinguant quelles typologies de collections privées bénéficient le plus d’une visibilité.

Gwendoline Corthier-Hardoin


L’impact historiographique des expositions de collections privées d’art contemporain AU MUSÉE

L’inventaire des expositions portant sur des collections privées d’art contemporain dans des institutions françaises publiques, effectué dans le cadre de ce projet de recherche, montre que la majorité des titres de ces manifestations met en valeur une collection et/ou des collectionneurs, et plus rarement la particularité ou la cohérence des œuvres présentées. Si rares soient-elles, ces expositions invitent à envisager sous un nouveau jour une scène, un mouvement ou une pratique artistique à travers le choix opéré par un ou des collectionneurs. Dès lors qu’elles s’accompagnent d’un catalogue important, ces expositions participent à renouveler l’historiographie de l’art. Notre projet vise à analyser ces expositions à travers leurs enjeux artistiques et historiques, en interrogeant notamment les raisons qui incitent les institutions publiques à s’orienter vers des collections privées pour proposer un autre récit de l’histoire de de l’art. 

Hélène Trespeuch


La place des dons privés dans la constitution des collections publiques muséales

S’il y a un moment particulier où une collection privée est offerte au public, c’est bien celui où un collectionneur se sépare de l’une ou de plusieurs de ses œuvres pour la (les) donner à une institution publique. Dans quelle mesure les dons de collections privées -complètes ou partielles – sont-ils cruciaux pour la constitution de collections publiques ? Il s’agira d’étudier la part des dons privés dans la constitution des collections publiques françaises d’art contemporain. La base videomusem qui recense les œuvres des collections publiques muséales françaises servira de support à cette recherche. La plupart des musées précisent comment l’œuvre est entrée dans leur enceinte (acquisition, donation, etc.).

L’analyse sera conduite de façon exhaustive pour tous les musées qui affichent ces indications. Une étude de l’évolution de la part des dons issus de collections privées dans les collections publique sera effectuée et mise en regard avec celle des dons émanant d’artistes. Les types d’œuvres concernées, la diversité constatée entre les musées quant à leur capacité à accueillir des dons sera également examinée. Des entretiens avec les responsables d’institutions seront également entrepris pour compléter l’approche quantitative et comprendre les motivations en jeu lors de ces transactions et quels sont les freins qui peuvent nuire à ces donations. Il s’agira en fin de compte d’émettre quelques propositions qui pourraient servir de guide aux politiques publiques afin d’infléchir ces pratiques de don.

Nathalie Moureau


La protection juridique des collections privées dans les institutions publiques

De nombreux collectionneurs privés donnent aux musées français leur collection d’œuvres d’art afin qu’elles intègrent les collections publiques. Quels sont les mécanismes juridiques du droit français à l’œuvre lors de ces actes et quels sont leurs avantages, notamment au regard des autres pays ? Dans un premier temps, il conviendra de déterminer s’il existe une notion juridique de « collection » en tant qu’unité de biens et quels peuvent être les moyens mis en œuvre pour la définir. Puis, dans un deuxième temps, l’étude portera sur les deux mécanismes permettant l’intégration de la collection privée au sein des collections publiques : la donation et l’inaliénabilité des œuvres inscrites dans les collections publiques. Enfin, il s’agira de démontrer l’attractivité du droit français, en le comparant aux régimes juridiques étrangers (notamment les Etats-Unis dont la présence de collectionneurs privés est importante).

Simon Rolin