Entretien avec Catherine Petitgas – Anna Kerekes

A quel moment est né le désir de collectionner ? Dans quel contexte et quand avez-vous fait votre première acquisition ? De quelle œuvre s’agissait-il ?

L’acquisition qui marque le début de la collection est une œuvre de l’artiste belge établi au Mexique Francis Alÿs, qui s’intitule Sunpath, Mexico City, de 1999.  Il s’agit d’une série de photographies du Zocaló, la place principale de Mexico, qui suit l’ombre du mât de l’immense drapeau qui domine la place, comme s’il s’agissait d’un cadran solaire. L’ombre du mât sert aussi de protection contre le soleil aux membres du public qui attendent interminablement des rendez-vous dans les bâtiments administratifs qui bordent la place. Une simple observation devient ainsi un commentaire humoristique et grinçant sur la vie quotidienne au Mexique. Franck Petitgas, avec qui j’étais alors mariée, et moi avions vécu à Mexico quelques années auparavant et la vision du Mexique de Francis Alÿs nous était familière. Nous avions aussi vu une excellente exposition de son travail au Museo de Arte Moderno de Mexico, Walks/Paseos, l’année précédente, et nous l’avions rencontré brièvement par l’intermédiaire d’amis communs.  Nous étions prêts à nous engager plus sérieusement sur son travail lors de sa première exposition à Londres, à la Lisson Gallery. Nous avions  aussi choisi une autre installation plus complexe 61 out of 60, de 1999, portant sur des soldats du mouvement de résistance Zapatistas du Chiapas

Aviez-vous l’ambition de constituer une collection dès cette première acquisition, ou cette idée s’est-elle progressivement développée ?

Probablement intrigué par nos choix audacieux, le directeur de la Lisson Gallery, Nicholas Logsdail, avait suggéré de venir prendre un petit déjeuner dans notre maison londonienne avec Francis, pour voir notre ‘collection’. Nous avions accepté sans trop réfléchir – mais nous n’avions rien de bien intéressant à leur montrer… Je crois qu’ils en avaient été plutôt déçus – et nous, mortifiés par l’expérience ! C’est sans doute l’un des facteurs qui nous a poussé dès le début à nous porter sur des œuvres ambitieuses pour constituer un ensemble cohérent – et bâtir une collection… Cette période, le début des années 2000, correspondait aussi à l’apparition d’une nouvelle génération d’artistes latino-américains conceptuels sur la scène contemporaine internationale, et nous avons décidé de concentrer notre collection sur l’Amérique Latine. Le mexicain Gabriel Orozco est un autre artiste qui a joué un rôle important dans le développement de la collection, en particulier après son intervention à la Biennale de Venise en 2003, The Everyday Altered, avec Rikrit Tiravanija : leur sélection a eu un impact important sur notre approche. Nous avons collectionné plusieurs artistes de ce groupe, plus particulièrement Gabriel. Par la suite, nous nous sommes tournés vers les artistes brésiliens et argentins de cette génération, qui constituent aussi une grande partie de la collection. L’Amérique Latine représente toujours les quatre cinquièmes de la collection. 

Francis Alÿs a joué un autre rôle important dans notre parcours de collectionneurs : c’est pour le soutenir que nous avons accompli notre premier ‘geste’ philanthropique dans le monde de l’art, en contribuant à son projet pour Artangel intitulé Seven Walks for London, en 2004. Pour moi c’est en grande partie le mécénat qui crée la différence entre un simple acheteur d’œuvres d’art et un collectionneur… Je continue à consacrer une part relativement importante de mon budget d’acquisition, de mon temps, de mon énergie, à soutenir des institutions publiques dédiées à l’art contemporain – et j’en retire d’immenses satisfactions!

Avez-vous fait partie d’un réseau de collectionneurs, que ce soit grâce à votre famille, amis ou collègues ?

La décision de concentrer notre collection sur l’Amérique Latine nous a permis de rejoindre assez tôt des groupes de collectionneurs qui partageaient les mêmes centres d’intérêt que nous.  Je fais partie du Comité d’Acquisitions d’Amérique Latine de la Tate, Tate LAAC, depuis 2004, de celui du Centre Pompidou sous ses diverses formes depuis plus de dix ans et plus récemment du Cercle Latino Américain du Guggenheim à New York. Le Tate LAAC créé en 2002 est en quelque sorte le modèle qui été repris ensuite par la Tate sur d’autres régions du monde et par d’autres institutions pour développer leur engagement envers l’Amérique Latine. Je tiens aussi à soutenir des institutions en Amérique Latine et je fais partie du Conseil International du Museo Tamayo à Mexico et de la Fundação Bienal de São Paulo au Brésil. J’ai beaucoup appris sur l’art de l’Amérique Latine en faisant partie de ces comités, par les échanges avec les conservateurs et  les autres collectionneurs qui en font partie, et par les voyages d’études qui sont organisés régulièrement. 

Plus récemment j’ai commencé à faire partie de cercles de collectionneurs plus larges. Je préside le Conseil International de la Tate depuis 2016 et je suis membre fondateur et Présidente de Fluxus Art Projects, une initiative franco-britannique pour soutenir des expositions d’artistes émergents français en Grande-Bretagne et britanniques en France. Je prends plaisir à consacrer du temps et des ressources à ces deux projets qui me permettent de placer mon expérience de l’Amérique Latine dans un plus vaste contexte.

Vous faites-vous conseiller pour vos acquisitions ? Où trouvez-vous vos œuvres ?

Je crois que les foires d’art contemporain sont devenues des points de rencontres et de débats incontournables pour les collectionneurs. Les institutions dont je fais partie organisent des réunions et des programmes de visites autour des foires et c’est toujours une expérience enrichissante pour moi. J’assiste régulièrement à Art Basel à Miami et à Bâle, à ARCO à Madrid qui a une forte représentation sud-américaine, à la FIAC, Frieze à Londres et New York, mais aussi à des foires locales en particulier ARTBO à Bogotá, MACO à Mexico, SPARTE à São Paulo ou ARTEBA à Buenos Aires. Je suis proche de certaines galeries dont je suis le programme depuis de nombreuses années et la collection reflète aussi ces relations privilégiées.

En principe, j’essaie de former une opinion personnelle, mesurée et réfléchie sur mes décisions d’acquisition, par mes recherches, mes lectures, mes rencontres… Je crois être à peu près qualifiée pour prendre ces décisions seule. Après ma formation initiale dans une école de commerce parisienne et une carrière de dix dans la finance, j’ai repris des études tardives en histoire de l’art : j’ai obtenu un diplôme d’Art Moderne chez Christie’s et une Maitrise d’histoire de l’art au Courtauld Institute à Londres.

En pratique, j’agis souvent sur des coups de cœur… Mais les décisions impulsives peuvent parfois se révéler judicieuses. Pour mon rôle de présidente du Conseil International de la Tate,  par exemple, j’ai assisté à Art Basel Hong Kong en 2019, rassurée par l’idée que je n’y trouverais probablement aucune tentation… Par chance j’y ai rencontré deux artistes sud-américaines fascinantes, Clarissa Tossin, dont les œuvres sont présentées ici, et Catalina Swinburn, deux découvertes parmi les plus stimulantes pour moi ces derniers mois…

Rencontrez-vous les artistes ? Si oui, quelle importance prend chaque rencontre ?

Rencontrer les artistes et pouvoir entretenir avec eux des échanges intéressants, c’est l’essence même de ma collection, bien sûr ! Pour moi le but principal de collectionner l’art contemporain est de pouvoir participer à la vie de la scène artistique : permettre aux artistes de continuer à créer, aux galeries de continuer à les représenter et aux institutions de continuer à présenter des expositions de grande qualité. Vivre entourée des créations des artistes que je collectionne et partager leur philosophie de la vie me comblent de joie !

Votre collection s’articule-t-elle autour d’un fil conducteur, d’une idée centrale ou d’une thématique ?

Je pense souvent à cette petite œuvre merveilleuse de Paul Klee, Highway and Byways (Hauptweg und  Nebenwege) (Voie principale et voies détournées), de 1929, inspiré par son voyage en Egypte : une allée centrale ensoleillée bordée d’une myriade de possibilités multicolores. C’est ainsi que je me représente la collection : un ensemble cohérent, j’espère, autour d’une ligne directrice qui ouvre vers des voies annexes. Pour moi la ligne directrice serait tout ce qui touche à la poésie du quotidien en quelque sorte : le détournement de l’objet domestique dans la lignée de Marcel Duchamp et la sublimation de la banalité qu’on retrouve plutôt dans l’abstraction; l’héritage du Surréalisme d’un côté et du Constructivisme de l’autre, les deux mouvements qui me fascinent le plus dans l’histoire de l’art moderne et qui ont eu chacun une grande influence en Amérique Latine. J’ai tendance à privilégier les artistes femmes, non pas par souci de quotas, mais plutôt parce que leur travail me touche. Je crois que la sélection d’œuvres que vous avez réalisée pour cette exposition reflète bien ces deux tendances, ces deux contradictions peut-être, et mon intérêt pour le féminisme. Je vous en suis reconnaissante!

Comment pensez-vous contribuer à la réception (mais aussi production et diffusion) de l’art de l’Amérique Latine ?

C’est un sujet qui me tient à cœur ! J’ai eu la chance de pouvoir accompagner l’essor de l’Amérique Latine sur la scène internationale au cours des vingt dernières années : en soutenant les artistes par des acquisitions et dons d’œuvres, en participant aux comités d’acquisitions que j’ai déjà mentionnés, en soutenant des expositions d’artistes d’Amérique Latine dans les institutions dont je fais partie et d’autres que je soutiens occasionnellement. Pendant quelques années j’ai fait partie du Comité de la foire Pinta à Londres, spécialisée sur l’Amérique Latine, qui a beaucoup contribué à promouvoir l’art de la région, mais qui n’était malheureusement pas viable commercialement. Plus récemment, à travers Gasworks Triangle Network à Londres, dont je suis la Présidente, je concentre mes efforts sur les résidences d’artistes et les échanges entre espaces expérimentaux entre l’Amérique Latine et le reste du monde. Et bien sûr, j’ai édité trois livres sur les principales scènes contemporaines de la région : Contemporary Art Brazil, en 2012, Contemporary Art Mexico, en 2014 et Contemporary Art Colombia, en 2016, publiés par Thames and Hudson et TransGlobe à Londres. Ce sont des livres illustrés de nombreuses images qui présentent des profiles d’artistes et de personnalités de chacune de ces scènes, et qui servent à la fois d’introduction aux novices et de référence aux experts – et qui m’ont valu un travail considérable !

Les artistes contemporains d’Amérique Latine figurent désormais dans les collections et les programmes d’exposition de tous les grands musées du monde, et les maitres de l’art modernes latino-américains sont présentés au même plan que les maitres européens. Ceci reflète un mouvement global de relecture de la modernité pour y intégrer des scènes périphériques exclues arbitrairement, mais aussi les efforts et la générosité d’un groupe de collectionneurs (plutôt collectionneuses) remarquables, au MoMA et au Metropolitan Museum à New York, au Museum of Fine Arts à Houston, à la Tate à Londres particulièrement, dont je ne fais partie qu’à une moindre échelle…

Pensez-vous que votre collection vous représente ? Si non, qu’est-ce que votre collection révèle de vous ?

J’espère que ma collection exprime la joie de vivre que je ressens. J’ai grandi en Afrique du Nord. J’aime le soleil, la couleur, la musique, le bruit, la poussière, le chaos et un certain sens de la dérision. Je suis attirée par des œuvres qui peuvent paraitre séduisantes au premier abord, mais qui cachent un message critique et politique plus profond. J’espère que le public saura rechercher et découvrir cette tension sous-jacente. La joie de vivre est pour moi une forme de gratitude qui permet de surmonter les épreuves de la vie. C’est une qualité que j’ai héritée de mes parents, ainsi que mon goût pour l’art et la musique, et je tiens à les en remercier ici. Par une coïncidence remarquable, mes parents ont vécu plus de trente ans à Montpellier et je suis ravie de retrouver votre belle ville grâce à cette exposition.

Vivez-vous entourée de vos œuvres ? Si oui, où et comment ces dernières sont-elles présentées ?

Je vis entourée d’œuvres bien sûr, et je m’amuse beaucoup à les présenter comme autant de petites expositions qui racontent une histoire – sur un thème, sur la relation entre les artistes que je rassemble ou sur le parcours des œuvres dans ma collection. J’ai eu grâce à une chère amie l’occasion de rencontrer la grande artiste surréaliste Léonora Carrington que je collectionne, et j’ai pu reconstituer son cercle d’amitiés avec des œuvres  d’artistes européens refugiés comme elle au Mexique pendant la seconde guerre mondiale, de surréalistes qui l’ont inspirée tels que Max Ernst ou André Breton, et même Marcel Duchamp, ou qui l’ont suivie, telles que Dorothea Tanning ou l’artiste chilienne qu’elle a fortement influencée, Cecilia Vicuña – c’est un projet en cours… Je m’intéresse beaucoup à la poésie concrète, un mouvement international qui a été très suivi au Brésil et en Angleterre et ma maison regorge de groupes de textes dactylographiés sous formes de dessins, d’objets ou de sculptures qui retracent certaines des relations entre ces artistes. Je crois que le thème de l’Amazonie, un intérêt plus récent que vous avez si bien développé pour cette exposition, pourra faire l’objet du prochain accrochage de mes œuvres… Au fond je crois que j’aurais voulu être commissaire d’expositions, ou artiste – pour reprendre cette boutade de mon héros Marcel Duchamp : ‘Un collectionneur est un artiste avec quatre murs’.

Quelle est votre dernière acquisition ?

J’ose à peine l’avouer : une nouvelle œuvre de Francis Alÿs ! Il s’agit d’une œuvre de ses débuts, un Collectionneur de 1990-92, une sorte un jouet en forme de chien qu’un enfant trainerait au bout d’une corde. Cet objet contient des aimants puissants et ‘collectionne’ toutes sortes de détritus métalliques sur la chaussée. C’est une œuvre ludique qui tourne en dérision les collectionneurs dont je fais partie, et que je recherchais depuis longtemps. Je l’ai obtenue au cours d’une enchère pour soutenir la Whitechapel Gallery à Londres, dont je suis très proche : c’est donc aussi une action philanthropique !

La dernière œuvre importante qui soit entrée dans la collection est le joli Dibujo sin Papel (Dessin sans papier) de 1988, de l’artiste vénézuélienne Gego, présenté ici. J’ai une grande admiration pour cette artiste d’origine allemande refugiée au Venezuela  en 1939 et disparue en 1994, dont le travail poétique et minutieux commence à peine à être reconnu.

Y-a-t-il une œuvre que vous regrettez ne pas avoir achetée ?

Je conserve et j’alimente toute une liste d’œuvres que je souhaiterais obtenir pour enrichir un ensemble ou un autre de la collection, d’artistes que je voudrais rencontrer, d’espaces que je voudrais visiter – il me faudrait encore toute une vie !

Dans vos rêves les plus fous, quelle œuvre intégreriez-vous à votre collection ?

C’est à dire, en plus du petit tableau de Paul Klee que j’ai déjà cité? Alors ce serait une œuvre d’Henri Matisse – je ne me lasse pas d’admirer la joie de vivre qui explose dans ses toiles  par la couleur, l’ingéniosité de ses papiers découpés alliant sculpture et peinture en un geste unique, et bien entendu son goût pour l’orientalisme. Je viens de passer une heure entière assise dans La Piscine de 1952, qui vient d’être installée dans le nouvel accrochage du MoMA à New York. Pour emprunter mes vers favoris de Charles Baudelaire : ‘Là tout n’est qu’ordre et beauté ; Luxe, calme et volupté’ – d’ailleurs le titre de l’une de ses œuvres.  Son influence reste grande auprès des peintres en Amérique Latine.

Qu’est-ce que le regard du public vous apprend sur votre collection ?

Pouvoir présenter des œuvres au public est bien sûr la raison d’être principale de la collection. Cela fait partie de la mission que je me suis donnée de promouvoir l’art contemporain d’Amérique Latine sur la scène internationale et d’offrir aux artistes accès à une audience plus vaste, qui puisse déboucher sur de nouvelles opportunités, de nouveaux projets pour eux. Je prête régulièrement les œuvres de la collection à des expositions. J’ai aussi eu la chance de pouvoir en montrer quelques extraits en public au cours des dernières années : la collection de Constructivistes anglais en Angleterre ; une sélection d’artistes colombiens à Miami, Madrid, Bogotás ; une sélection d’œuvres sur l’Amazonie dans le cadre d’Art Paris 2019 et une exposition individuelle de l’artiste moderniste brésilien Ivan Serpa à Londres récemment. Je souhaite que le public soit intrigué par ma collection et prenne le temps de s’interroger sur la signification plus profonde des œuvres. Si nous arrivons à susciter la curiosité et l’engagement du public pour cette région du monde, et plus particulièrement, sur l’avenir menacé du bassin amazonien, l’exposition sera un succès. Le regard du public me conforte donc dans la nécessité de rechercher des œuvres originales et de grande qualité – il reste encore fort à faire…

Du point de vue de l’historienne de l’art que vous êtes, que souhaitez-vous mettre en lumière grâce à votre collection ?

Je crois que ce qui rend une collection intéressante, c’est de pouvoir reconstituer  des liens entre artistes pour présenter leurs œuvres dans un contexte plus riche, qu’il s’agisse de liens entre artistes d’une même génération, d’une génération à l’autre, d’un pays à un autre. Ce que j’ai décrit plus haut sur la collection surréaliste ou sur la poésie concrète s’applique aussi à des œuvres plus récentes. Le tableau de Beatriz Milhazes exposé ici par exemple, Feria de Verão de 2006 nous a donné envie de rechercher d’autres artistes de sa génération, tel que Luiz Zerbini, mais aussi les artistes du mouvement neo-concreto des années 1960s à Rio, qui nous ont menés aux œuvres de Lygia Clark, Helio Oiticica et Ivan Serpa. Le Bicho de Lygia Clark de 1960 nous a amené à nous interroger sur l’art participatif au Brésil, en particulier avec des œuvres telles que Zé Carioca de Rivane Neuanschwander ou les œuvres d’Opavivara. J’espère que cette collection permet de montrer que les artistes latino-américains ne travaillent pas en isolation mais font bien partie de débats plus vastes sur la scène internationale.

Pensez-vous qu’un jour votre collection sera complète ?

Je collectionne plus pour participer à la vie de la scène artistique qui m’entoure que pour accumuler des objets. La collection ne sera pas complète tant que je pourrais continuer à collectionner…

Comment votre collection vous survivra-t-elle ?

Mon fils Victor a 21 ans. Je m’applique depuis de nombreuses années à lui transmettre ma passion de l’art. Mes efforts commencent à porter leurs fruits : il a un œil critique que j’admire et il m’accompagne régulièrement dans mes visites d’institutions, de foires, de biennales… Je garde espoir qu’il s’implique plus activement dans la collection. Autrement je crois profondément en l’institution publique et accessible à tous. Si mes moyens me le permettent, je serais heureuse que ma collection puisse contribuer à enrichir la collection de certaines des institutions que je soutiens.